La FIA avait déjà annoncé son intention de contrôler et de punir les abus sur les réseaux sociaux en mettant des actions concrètes en place. Aujourd'hui, elle détaille son plan pour arriver à bout de ces pratiques.

Principalement et nouvellement exposée, la F1 a connu un élan de notoriété de la part d'un tout nouveau public, parfois un jeune et très jeune public, mais le revers de la médaille a été les abus, injures et insultes sur les réseaux sociaux envers les pilotes ou tout autre personne impliquée de près ou de loin dans la communauté de la F1.

La FIA détaille son plan contre les abus en ligne

A l'instar du football il y a quelques années, une forme d'hooliganisme s'est installée sur certains événements de la F1, et la FIA a été avertie à de nombreuses reprises de ces abus, injures et insultes discriminatoires, voire des actes encore plus graves avec des témoignages d'attouchements sur les Grands Prix.

La FIA a décidé de se saisir du sujet et d'appliquer une nouvelle politique pour enrayer le phénomène. Une étape importante dans la mission de la FIA visant à éradiquer les abus en ligne a été franchie aujourd'hui avec le lancement d'un Livre Blanc (The White Paper) sur ce problème qui est devenu un fléau pour le sport mondial.

Ce dernier, produit dans le cadre d'un programme de recherche sous les auspices de l'Université de la FIA, a été présenté aux 241 clubs membres de la FIA. Il a également été partagé lors de la réunion stratégique du Conseil Mondial du Sport Automobile à Bahreïn aujourd'hui.

Le document, intitulé "Une réponse stratégique au discours de haine en ligne dans le sport", a été élaboré par des experts du secteur, des institutions gouvernementales et les partenaires universitaires de la FIA. Le Dr David Hassan, universitaire, écrivain et doyen associé de la faculté des sciences de la vie et de la santé (engagement mondial) de l'université d'Ulster, membre du groupe de travail de la FIA sur les abus en ligne, est l'auteur du document.

La FIA reconnaît que les abus en ligne à l'encontre de ses participants, officiels et bénévoles ont atteint des niveaux intolérables. L'instance dirigeante du sport automobile, à l'instigation du président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, s'est engagée à adopter une position de leader dans la lutte contre ce problème dans l'écosystème du sport automobile, en premier lieu, et dans l'environnement sportif plus large par la suite.

Le président a d'abord révélé les détails de l'engagement de la FIA à traiter cette question dans un discours prononcé lors de la semaine de l'assemblée générale annuelle à Bologne en décembre de l'année dernière. Il a souligné qu'une approche collaborative était nécessaire pour apporter un réel changement.

Les mesures prises par la FIA

A ce jour, le groupe de travail de la FIA sur les abus en ligne a pris les mesures suivantes :

  • Forgé des partenariats avec un certain nombre d'autres organismes de sport comme la Fédération Internationale de Motocyclisme (FIM) et Professional Game Match Officials Limited (PGMOL).
  • Des discussions sur les abus en ligne ont été entamé avec la Commission européenne.
  • Discussions exploratoires avec Thomas Bach, président du Comité international olympique (CIO), et Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football association (FIFA). a commandé une recherche via l'Université de la FIA sur la haine sur les réseaux sociaux et les commentaires toxiques spécifiques au sport. Cette étude servira de plateforme pour le partage des connaissances, l'éducation et la prévention.
  • Partenariat avec Arwen.ai, expert en intelligence artificielle, afin d'utiliser son logiciel pour détecter et réduire les contenus abusifs sur les canaux de la FIA.
  • Consultation des éditeurs des réseaux sociaux afin d'obtenir des conseils consultatifs fondés sur des données concernant le comportement en ligne.
  • Le livre blanc révèle que dans l'Union européenne (UE), quelque 80 % des personnes interrogées ont été confrontées à une forme de haine en ligne, 40 % d'entre elles affirmant avoir été effrayées ou menacées par des messages qu'elles avaient lus en ligne.

Le rapport indique également que la FIA investira des fonds importants pour soutenir la recherche via l'Université de la FIA et deviendra la première instance dirigeante du sport à lancer son propre centre de recherche sur les abus en ligne. Elle nommera des chercheurs de premier plan pour soutenir son travail.

En ce qui concerne la résolution des problèmes sur les plateformes de la FIA, le livre blanc indique qu'après cinq mois de collaboration avec Arwen.ai, le nombre de commentaires toxiques publiés sur les profils de médias sociaux de la FIA a diminué de 66,6 %.

Sur l'ensemble des profils des réseaux sociaux (de la FIA et du Président Ben Sulayem), alors que 92,73% des commentaires étaient considérés comme sûrs en septembre 2022, en cinq mois, quelque 97,57% entraient dans cette catégorie. Dans les mois à venir, la Fédération révélera d'autres détails d'un plan d'action concerté qui tirera parti de la puissance et de la portée de son réseau mondial de membres.

Mohammed Ben Sulayem, président de la FIA

La publication de notre Livre blanc souligne une fois de plus l'engagement de la FIA à lutter contre les abus en ligne. Avec le soutien d'autres instances dirigeantes du sport, nous sommes encouragés par une détermination commune à apporter des changements significatifs par des actions concrètes.

La toxicité en ligne soutenue a atteint des niveaux déplorables. Nous ne tolérerons plus que les bénévoles, officiels, employés et pilotes de la FIA soient soumis à cet abus extrême. Cela n'a pas sa place dans notre sport et si cela continue, cela pourrait le détruire. Nous adopterons une approche collaborative pour lutter contre ce fléau qui touche notre sport et les autres.

Nous voulons que tout le monde, les équipes, les pilotes, les médias et les fans jouent leur rôle. Ce n'est qu'en collaborant que nous pourrons faire évoluer les comportements. Nous sommes unis contre les abus. Ce parcours ne fait que commencer.

Il a ajouté que l'objectif de la FIA est de veiller à ce que le sport reste pleinement accessible et accueillant pour tous en promouvant et en préservant un environnement respectueux.