La France a perdu son Grand Prix de F1 dans ce calendrier 2023, mais les instances dirigeantes ne sont pas fermées à un retour, si jamais Stefano Domenicali trouve un écho favorable de la part du gouvernement français.

Lors du dernier Grand Prix de France Historique en avril dernier, nous avions rencontré Stéphane Clair, le directeur du Circuit Paul Ricard, qui nous avait un peu expliqué les raisons de l'échec de la prolongation du contrat pour le Grand Prix de France.

"On nous a reproché le fait que la France n’aime pas la F1" nous avait expliqué Stéphane Clair. "C'est-à-dire, qu’au plus haut niveau de l’État, il manquait une volonté affichée de conserver ce Grand Prix. Effectivement, c’est très net : cette volonté n’était pas là. La représentation de l’État n’a pas été visible, nous n’avons pas senti de mobilisation autre que régionale."

"Nous nous sommes battus localement. Il faut se rappeler que le retour de la F1 est parti d’une volonté locale. Tout est parti du Circuit Paul Ricard et des collectivités locales. Mais au niveau national, nous n’avons pas ressenti l’engouement nécessaire que peut avoir par exemple une Coupe du monde de football ou de rugby. Or l’audience de la F1 mérite autant d’attention que ces grandes compétitions" affirme Stéphane Clair.

Stefano Domenicali attend une discussion avec Emmanuel Macron

Stefano Domenicali, directeur général de la F1, a déclaré qu'il était prêt à discuter en tête-à-tête avec le président français de la possibilité de relancer le Grand Prix de France. Le Circuit Paul Ricard a été cette année la dernière victime des tracés européens rayés du calendrier, le nouveau président du circuit, Jean Alesi, admettant qu'il n'y a pas de "volonté nationale" pour l'événement.

"Nous n'avons jamais eu l'honneur d'avoir le président de la République à l'événement", a déclaré l'ancien pilote de F1. "Les présidents d'autres pays sont honorés d'avoir l'événement sur leur territoire", a ajouté Alesi. Toutefois, s'il a déclaré que ce serait un "honneur" de s'asseoir avec le président Emmanuel Macron, "je pense qu'il a d'autres priorités."

Mais en coulisses, Domenicali aurait proposé que des circuits comme le Paul Ricard puissent revenir dans le calendrier avec une alternance de courses annuelles partagées avec un autre hôte européen. "Peut-être que Spa, l'Autriche ou Imola alterneront avec nous", a déclaré Alesi. "Tout est sur la table."

Mais pour qu'il y ait un retour du Grand Prix de France, il faut conclure un contrat à deux, entre la F1 et un promoteur avec le soutien du gouvernement français. C'est le souhait de Stefano Domenicali qui a déclaré à Miami qu'il était ouvert à une discussion en face à face sur la situation avec le président Emmanuel Macron.

"Le jour où le président Macron me dit qu'il veut discuter pour parler du retour de la France, je viens. S'il veut discuter, je serai là dès qu'il le souhaite pour en parler", a-t-il déclaré à nos confrère de L'Équipe.

Le journaliste de L'Équipe, Frédéric Ferret, a évoqué que la France ne disposait pas des mêmes moyens que l'Arabie saoudite ou les pays des Émirats. "Je le sais" continue Domenicali, "et jamais la F1 ne demandera la même chose. Il faut juste que chacun fasse des efforts. Mieux, il faut des interlocuteurs, et pour l'instant, chez nous, nous n'en avons pas."