Le Grand Prix d'Australie a été un peu chaotique en piste, et l'un des accidents a projeté des débris dans les tribunes, un spectateur a été blessé par un morceau de la jante de la Haas de Kevin Magnussen.

Alors que le promoteur du Grand Prix d'Australie, l'Australian Grand Prix Corporation (AGPC), fait face à une enquête de la FIA (et également en interne) pour manquement à la sécurité après que des spectateurs aient envahi la piste alors même que les monoplaces effectuaient leur tour de rentrée aux stands, un autre spectateur a été blessé par un débris d'une monoplace.

Un spectateur blessé pendant le Grand Prix

Au tour 52, Kevin Magnussen aborde le virage 2 un peu trop généreusement, la roue arrière droite de sa Haas VF-23 ira heurter le mur, arrachant le pneu et broyant sa suspension. Le pilote danois abandonnera sa monoplace quelques mètres plus loin dans l'herbe, mais la quantité de débris en piste obligera la direction de course a déployer le drapeau rouge.

Cette quantité de débris sera aussi propulsée dans les airs et l'un des morceaux traversera les grillages pour heurter l'un des spectateurs qui sera blessé. Will Sweet, ce spectateur qui était là pour assister au Grand Prix, raconte sa mésaventure à la radio locale de Melbourne 3AW.

"Je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé", a déclaré Will Sweet à la station de radio 3AW de Melbourne. "J'étais dans la foule au virage 2 et tout d'un coup, il y a eu de l'agitation sur la piste, alors j'ai regardé à ma droite et Magnussen venait de taper le mur."

"Puis, tout d'un coup, quelque chose m'a frappé au bras et un tas de gens accourent autour de moi, se bousculent. Quelqu'un brandit la moitié de sa jante, qui vient de passer par-dessus la barrière et qui à m'a entaillé le bras, c'était un peu bizarre."

Bien qu'indemne mais choqué, Will Sweet admet que l'incident aurait pu être pire. On ne peut que se souvenir du malheureux commissaire ayant été tué en 2001 après avoir été heurté par une roue à la suite d'une collision entre Jacques Villeneuve et Ralf Schumacher.

"Je tenais une très petite radio à l'oreille, un peu comme on tient un téléphone portable. Je pense que j'avais le bras levé et je suis plus grand que ma fiancée, alors le projectile m'a frappé à peu près à la hauteur de mon cou, mais s'il avait touché ma fiancée, il l'aurait probablement heurté à la tête."

"Cela aurait pu être pire, mais j'ai eu de la chance qu'il m'ait touché moi et pas quelqu'un d'autre. Je me suis rendu compte de sa taille et de son poids. Une partie était déchiquetée et vraiment tranchante, si elle m'avait frappée sous un autre angle, cela aurait pu être horrible."

Les médias australiens ont publié une photo de Sweet tenant ce gros débris, du sang coulant le long de son avant-bras, et une autre le montrant en train de se faire soigner par un responsable médical sur le circuit. Will Sweet a déclaré que la zone où il se trouvait était occupée par de jeunes enfants et qu'aucun officiel de la course n'était venu l'aider.

"Personne n'est même venu jeter un coup d'œil", a-t-il déclaré. "Ma fiancée a été très effrayée et presque choquée". Sweet a ajouté que les débris de la voiture de Magnussen avaient volé "tout droit, bien au-dessus de la clôture" et dans la foule.

Un accident évitable

L'enquête qui a suivi a conclu que l'incident était "évitable", car les organisateurs savaient que des débris pouvaient passer à travers les ouvertures de la barrière de sécurité.

"Dans cette affaire, les organismes responsables n'ont pas géré de manière satisfaisante le risque pour les commissaires créé par les brèches dans la barrière de sécurité", a déclaré l'officier de l'État de Victoria, Graeme Johnstone, dans son rapport. "La CAMS (Confederation of Australian Motor Sport) avait identifié la possibilité que des débris passent par la brèche."

L'AGPC, par l'intermédiaire de son directeur général, était au courant de ce problème. La solution finale n'était pas seulement évidente, elle servait d'enseignement et aurait dû être mise en place avant l'incident en course à l'Albert Park.

"Il est très rare que des objets volent au-dessus des barrières", a déclaré Andrew Westacott, PDG de l'AGPC, à 3AW. "Ils ont été rehaussés selon une norme qui existe et qui est cohérente avec tous les circuits du monde, et, statistiquement, ils regardent tout cela et disent que c'est la bonne hauteur, et je pense que c'est probablement la bonne hauteur."

"En 2001, lorsque le commissaire Graham Beveridge est décédé parce qu'un pneu était passé à travers les barrières, ces dernières ont été modifiées, de même que les dispositifs d'attache pour les roues."

"Beaucoup de choses ont changé techniquement depuis 2001 et je pense qu'il s'agit plutôt d'un événement rare, mais ce qui est important dans les grands événements et le sport automobile, c'est qu'il y a toujours un débriefing approfondi, on fera un bilan et des modifications nécessaires."