L'Arabie saoudite accueille la F1 depuis 2021 avec deux Grands Prix qui se sont déjà déroulés à Djeddah. Mais les autorités ne seraient pas contre l'idée d'y avoir une deuxième course programmée à l'année.

L'Arabie saoudite est désormais installée dans le calendrier de la F1 après avoir accueilli la Formule E ou encore le renouveau du Dakar Rally. C'est Djeddah qui fait office d'interlude avant que le futur projet de Qiddiyah ne sorte de terre.

L'Arabie saoudite, ancrée sur le long terme en F1

Situé sur la Corniche, une zone de villégiature côtière de 30 km de l'ancienne ville saoudienne de Djeddah et conçu par la société Tilke, le tracé se veut comme le circuit urbain le plus rapide de l'histoire de la F1.

Long de 6,174 km avec 27 virages, le circuit est le deuxième plus long circuit du calendrier après celui de Spa-Francorchamps. Ses longues lignes droites ont placé le tour le plus rapide en qualifications en 2021 au-delà de 250 km/h de moyenne (253,9 km/h pour Lewis Hamilton - 252 km/h pour Sergio Pérez en 2022).

Néanmoins, la piste de Djeddah devrait être temporaire et devra faire le lien avec le futur grand site que prépare l'Arabie saoudite. C'est un grand complexe de sports mécaniques qui sortirait de terre à Qiddiyah, le design aurait été confié à Alexander Wurz (ex-pilote de F1) et la piste serait prête à accueillir la F1 comme le MotoGP. Le plan était que tout soit opérationnel pour 2023, mais la pandémie a un peu retardé le projet, c'est désormais repoussé à au moins 2024.

Deux Grands Prix d'Arabie saoudite au calendrier ?

Désormais, il apparaît que le Prince Abdulaziz bin Salman Al Saud (membre de la famille royale saoudienne et ministre de l'énergie depuis 2019) a maintenant suggéré que le pays serait ouvert à l'organisation de deux courses par an, ce que seuls les États-Unis (trois dans leur cas dès 2023) et l'Italie ont actuellement.

"Nous ne dirons pas non à deux Grands Prix", a déclaré l'homme de 39 ans, comme le rapporte Motorsport.com. "Nous voyons vraiment les avantages d'avoir ces événements pour le Royaume, et c'est pourquoi nous investissons autant. Peut-être que vous ne voyez davantage que l'aspect des sports, mais nous faisons la même chose dans la culture, le divertissement et même les expositions, et beaucoup de choses que nous examinons."

"Nous pourrions certainement déjà accueillir deux courses. Mais je pense que c'est quelque chose dont nous devons discuter avec la F1 et voir comment celait pourrait s'organiser. Mais nous aimerions vraiment avoir cela au calendrier."

Pourquoi l'Arabie saoudite s'intéresse à la F1 ?

Si certains voient l'intérêt de l'Arabie saoudite pour de nombreux événements et depuis quelques années pour les sports mécaniques (récemment la F1 et bientôt le MotoGP) comme un sportwashing, il faut néanmoins reconnaître qu'ils ont un avantage : la manne financière des pétrodollars !

Personne ne peut rivaliser ! Organiser un Grand Prix de F1 ou construire un énorme complexe de sports mécaniques avec un circuit, un parc à thème et un grand village touristique n'est absolument pas un problème pour eux ! S'ils ont la volonté de faire et qu'ils puissent en tirer une image positive, ils financent sans soucis le projet.

Le développement de Qiddiyah fait partie d'un projet de l'Arabie Saoudite appelé Vision 2030 visant à diversifier l'économie du pays au-delà de la dépendance à la production de combustibles fossiles. Le projet Qiddiyah s'articule effectivement autour d'une nouvelle ville qui s'étendra sur 330 kilomètres carrés, comprenant des hôtels, un parc à thème, un ou plusieurs Malls et des programmes environnementaux.

L'Arabie saoudite tourne également son économie vers les énergies alternatives, c'est pourquoi la F1 fait sens pour eux. La compagnie pétrolière ARAMCO est un partenaire de la discipline, et va aussi orienter ses activités dans les biocarburants. La société est également le sponsor-titre de l'écurie Aston Martin F1 et depuis peu un actionnaire au sein de la firme Aston Martin Lagonda qui produit les modèles de route.

"Nous pensons que c'est une bonne transition depuis Djeddah, car c'est un environnement totalement différent. Vous n'aurez donc pas deux courses identiques dans une même région : à Djeddah, c'est au bord de la mer. Mais quand nous serons sur l'autre circuit, c'est le désert, c'est plus une ambiance différente" continue d'expliquer le Prince Abdulaziz bin Salman Al Saud qui milite pour deux courses en Arabie saoudite.

"Qiddiyah est un projet énorme. Espérons qu'il sera terminé à temps. Il pourrait donc se terminer à plus ou moins brève échéance, dans les limites de leurs objectifs. Mais si c'est le cas, alors c'est l'idée de s'y installer. Mais il est certain que le MotoGP sera là-bas, car nous ne pouvons pas l'accueillir à Djeddah."