Convoqué chez les commissaires sportifs, Pierre Gasly a été pénalisé de 20 secondes pour un excès de vitesse pendant la procédure de Drapeau Rouge.

A l'issue du Grand Prix (remporté par Max Verstappen et qui scelle son deuxième titre), le document 43 édité par la FIA convoque Pierre Gasly chez les commissaires sportifs pour le motif suivant : Infraction présumée à l'Article 57.2 du Règlement Sportif de la FIA pour excès de vitesse sous drapeau rouge (la voiture n°10 a atteint des vitesses allant jusqu'à 250 km/h) et passant proche de l'incident de Carlos Sainz.

Gasly pénalisé, le règlement peu explicite

Que dit l'article 57.2 du Règlement Sportif ? Il concerne la procédure de suspension d'une course (Sprint ou Grand Prix) : lorsque le signal est donné, les dépassements sont interdits, la sortie de la voie des stands est fermée et toutes les voitures doivent regagner lentement cette dernière. La première voiture entrant dans la voie des stands doit aller se garer au bout de celle-ci attendant à la sortie et toutes les autres monoplaces devront suivre la première voiture.

Rien n'est indiqué concernant une vitesse à respecter, si ce n'est le terme de "lentement" ("slowly" dans le texte). Donc, les commissaires répètent dans la raison de la convocation de Pierre Gasly l'excès de vitesse en précisant les vitesses atteintes, mais ce n'est pas explicite dans le règlement (voir document ci-dessous).

Document 43 de la FIA lors du Grand Prix du Japon 2022

© FIA

Ensuite c'est le document 46 de la FIA qui vient confirmer la pénalité de Pierre Gasly, 20 secondes sur son temps de course, ainsi que 2 points ajoutés sur son permis FIA. Voici ce qu'annonce le document 46 :

Après avoir dépassé le lieu de l'incident, la voiture n°10 a continué sous drapeau rouge, à des vitesses qui ont dépassé 200 km/h à de multiples reprises, et qui ont atteint 251 km/h à un moment donné. Le pilote a concédé qu'il comprenait maintenant qu'il aurait pu y avoir des commissaires ou des obstacles sur la piste et a admis qu'il était trop rapide.

Toutefois, en atténuation de la pénalité, nous tenons compte du fait que, bien que la vitesse ne puisse en aucun cas être considérée comme "lente", comme l'exige le règlement, elle était plus lente que la vitesse maximale pouvant être atteinte dans ces conditions. Nous tenons également compte du choc que le pilote a subi en voyant un engin d'intervention sur la ligne de course dans le virage de l'incident.

Donc, les commissaires sportifs sont d'accord pour accepter que le pilote ait été surpris de voir un engin d'intervention en piste (dans des conditions de visibilité et d'adhérence très mauvaises), mais pour autant le sanctionne pour un excès de vitesse, sans se remettre en question sur l'utilité à cet instant T de la présence d'un engin d'intervention en piste. Pierre Gasly évoquant au micro de CANAL+ toute sa colère et son incompréhension de la présence de cet engin.

"De mon point de vue, c'est irrespectueux pour la famille de Jules Bianchi. Je suis juste heureux d'être en vie et qu'il ne se soit rien passé, c'est exactement à l'endroit ou Carlos Sainz a eu son accident. C'est dangereux, on l'a évoqué à de nombreuses reprises, je ne vois pas pourquoi on n'a pas attendu que les voitures rentrent aux stands pour faire sortir cet engin en piste. J'ai eu énormément peur, si j'avais perdu la voiture sur de l'aquaplaning, je ne serais pas là pour en parler."

"J'ai été convoqué chez les commissaires, je suis coupable de l'excès de vitesse, mais ils ont sorti le drapeau rouge 50m avant que je n'arrive au niveau du tracteur. A ce moment-là si je saute sur les freins, je pense qu'un drame peut se produire. Je suis juste heureux d'être encore en vie."