Ce n'est plus un secret, Porsche doit faire son arrivée en F1 avec les nouvelles règlementations moteur pour 2026 et une co-entreprise doit être scellée avec Red Bull Technology pour assurer cela. Mais quelques bruits de couloir pourraient laisser croire que cette alliance serait dans une impasse.

Initialement, les deux marques du Groupe Volkswagen devaient annoncer leur arrivée en F1, d'abord avec une annonce de Porsche, puis dans un deuxième temps l'officialisation d'Audi ! Et bien, pour l'heure c'est tout l'inverse qui s'est produit, lors du Grand Prix de Belgique, Audi a affectivement officialiser son arrivée en F1 dès 2026... du côté de chez Porsche, l'annonce se fait attendre !

Red Bull-Porsche, l'idylle impossible ?

Initialement, on pensait que le Grand Prix d'Autriche (dont le Red Bull Ring appartient à... Red Bull) serait le théâtre d'une annonce pour une collaboration entre les deux entités. Mais ce ne fut pas le cas, l'explication donnée était que Porsche attendait que la FIA officialise la règlementation des nouveaux moteur pour 2026 (ce qui a été fait le 16 août dernier).

Lors du Grand Prix de France (suivant celui d'Autriche), lors de la parade des pilotes dans des voitures anciennes, les pensionnaires de chez Red Bull et AlphaTauri étaient installés à bord de voitures Porsche, le message ne pouvait être plus clair.

Puis quelques jours après le Grand Prix de France, on apprenait les intentions de Red Bull et Porsche avec cette dernière qui ne devait pas simplement être qu'un motoriste. Ainsi, on apprenait que deux opérations étaient en cours. La première est entre Porsche (Dr. ING. H.C.F PORSCHE AKTIENGESELLSCHAFT) et Red Bull (RED BULL GMBH.) et concerne la création d'une entreprise commune (coentreprise / joint-venture) pour la conception (fabrication) des moteurs.

La seconde concerne toujours Porsche et Red Bull Technology LTD. (maison-mère de l'équipe Red Bull Racing). Le constructeur allemand prendra possession de 50% de l'entité britannique (détenue jusqu'alors à 100% par RED BULL GMBH.), et aura comme activité le développement et la fabrication des châssis F1.

Et c'est peut-être sur ce dernier point (la co-entreprise) que le dossier pourrait bloquer. Les Allemands de Auto Motor und Sport rapportent que Red Bull Racing aurait des craintes sur la prise de participation de Porsche dans cette joint-venture et l'influence qu'aura le constructeur allemand.

Porsche, la crainte de Red Bull ?

Helmut Marko évoque une "situation complexe" qui ne peut pas être résolue du jour au lendemain. Christian Horner laisse entendre : "Il y a encore beaucoup de détails à éclaircir. Porsche est le bienvenu, mais l'affaire n'est pas si simple. J'espère que les négociations aboutiront à une bonne fin."

A la suite du retrait de Honda, Red Bull a créé Powertrains, sa division moteur capable de reprendre à son compte les moteurs Honda. Ils exploitent les anciens blocs japonais (toujours fabriqués chez Honda au Japon dans un premier temps), mais n'ont pas racheté la propriété intellectuelle.

La structure Red Bull Powertrains compte désormais 300 employés dans l'optique de construire et assembler ses propres moteurs. Si Red Bull n'avait pas opté pour cette solution, ils devaient à nouveau accepter un moteur client Ferrari ou Renault comme l'explique Christian Horner.

"Nous pouvons maintenant construire notre propre moteur par nous-mêmes", a insisté Marko. "Nous serions alors la seule équipe, après Ferrari, à développer la voiture et le moteur sous un même toit."

On comprend qu'avec une co-entreprise Red Bull-Porsche à 50-50, le constructeur allemand a le même pouvoir décisionnaire que l'écurie autrichienne. Et les instances de chez Red Bull ont certainement dû réfléchir sur le long terme et la solution ne semblait peut-être pas aussi idyllique qu'au premier abord.

Il se murmure que Honda pourrait revoir ses plans et revenir finalement en F1, mais avec qui ? Si d'aventure l'alliance Red Bull-Porsche n'aboutit pas, l'écurie de Milton Keynes peut à nouveau s'associer avec les Japonais... sauf que désormais Red Bull Powertrains est en capacité de produire ses propres moteurs. Et Honda n'a pas besoin de RBPT pour assembler des moteurs !

Quant aux négociations entre Red Bull et Porsche, le temps presse ! Red Bull n'a pas de deadline, Porsche oui ! Le constructeur automobile de Stuttgart veut entrer en bourse cette année. Seuls quelques initiés de Porsche savent quand exactement. On peut imaginer la mi-décembre comme date limite. Comme chaque introduction en bourse est soumise à une obligation d'un période de 100 jours pendant laquelle le groupe ne peut prendre ni annoncer aucune décision stratégique, Porsche devrait décider de son avenir en F1 au plus tard le 10 septembre.

Et une annonce après l'introduction en bourse n'est pas possible, car il y a un délai pour s'inscrire auprès de la FIA qui est fixé au 15 octobre. On comprend que donc que c'est Red Bull Racing qui détient les cartes en main pour négocier, Porsche devra courber le genou. Est-ce que ces négociations mettent à mal l'alliance Red Bull-Porsche que l'on annonçait en grande pompe en coulisses ?

Finalement, le projet d'Audi que l'on annonçait être le moins avancé est celui qui rencontre le moins de difficultés. Ils sont déjà officialisés comme motoriste pour 2026, ils peuvent ensuite définir leur alliance avec une écurie dans un deuxième temps.