Alors que la décision a été prise que le Grand Prix d'Arabie saoudite allait se poursuivre, on comprend que les discussions étaient tendues, notamment dans le clan des pilotes. Quant aux écuries, elles veulent éclaircir l'avenir de cette destination.

Un certain nombre de patrons d'écuries de F1 attendent de la Formula One Management (FOM) et de la FIA qu'elles évaluent et discutent de l'avenir du Grand Prix en Arabie saoudite une fois l'événement de ce week-end terminé.

Les équipes veulent discuter de l'avenir du GP d'Arabie saoudite

Les tensions existaient déjà avant que la F1 ne s'y rende, des attaques des rebelles Yéménites Houtis ont été revendiquées sur plusieurs sites de la société Aramco, mais la F1 a quand maintenu sa destination pour Jeddah. Et ce vendredi, alors que le meeting débutait avec les plateaux de la FIA F2 et la F1, un dépôt du pétrolier Aramco a été attaqué suite à un tir de missile à 12 km du circuit !

Après avoir reçu l'assurance (!!!) que l'événement pouvait se poursuivre en toute sécurité, les équipes ont voté à l'unanimité en faveur de la poursuite de l'épreuve, mais les pilotes se sont montrés plus difficiles à convaincre, et les discussions de crise entre eux se sont prolongées jusqu'à tard dans la nuit.

Deux poids, deux mesures ?

Pour l'instant, le week-end se déroulera comme prévu, mais l'avenir du Grand Prix d'Arabie Saoudite est remis en question. Avant la première course en Arabie saoudite, les promoteurs ont signé un accord qui s'étend jusqu'en 2025 (le pays est le promoteur avec le plus gros contrat, 55 millions à l'année), l'événement doit ensuite déménager sur un nouveau site (retardé depuis le Covid) spécialement construit à Qiddiya, juste à côté de Riyad.

La F1 est capable d'annuler un contrat avec la Russie (dont l'avenir au calendrier ne semblait pas menacé puisqu'après Sotchi, c'est Igora Drive qui devait accueillir la discipline) suite à son invasion en Ukraine, mais ferme les yeux pour un attentat terroriste à une dizaine de kilomètres du circuit hôte.

L'avis des patrons d'équipe

Pour Jost Capito (à la tête de Williams) il y aura des discussions sur l'avenir de l'événement après la course de ce week-end. Il a également souligné que ces conversations auraient dû avoir lieu bien avant que la F1 ne débarque en Arabie saoudite.

"Je pense que les discussions auraient dû être faites avant, et maintenant elles le seront après, mais pas pendant l'événement", a déclaré Capito, s'adressant aux médias. "Tant que nous avons la confirmation que la sécurité est là et que nous sommes en sécurité."

Günther Steiner veut aussi une discussion claire à ce sujet, mais ne se prononce pas personnellement :

"Nous devons nous concentrer sur le présent et repartir de zéro" ajoute le directeur de l'équipe Haas. "Je pense que cela va arriver dans le futur. On en discutera, la FIA et la FOM se pencheront sur la question, puis on décidera de ce qu'il convient de faire. Je pense que, pour le moment, nous devons nous concentrer sur l'événement de ce week-end, et le mener à son terme, puis recommencer à zéro."

En revanche, un directeur d'équipe qui est un peu plus dans l'embarras, c'est Mike Krack dont son équipe Aston Martin Aramco Cognizant est directement sponsorisée par le pétrolier saoudien qui a été visé par les attaques, et son discours est déjà un peu plus orienté :

"Ce ne sont pas les équipes qui font le calendrier." Mike Krack souligne que les équipes n'ont pas vraiment leur mot à dire sur le calendrier de la F1. "Certainement, il y aura beaucoup de discussions après cet événement", a-t-il déclaré, étant assis aux côtés de Steiner et Capito. "Mais encore une fois, je ne peux que répéter, ce ne sont pas les équipes qui font le calendrier, c'est la FIA et la F1 qui ont cette charge. Évidemment, nous donnerons un avis, si on nous le demande, et ensuite nous passerons à autre chose."